Muette et invalide depuis un AVC, Sylvie a subi une intrusion nocturne dans sa chambre d’un résidant qui l’a frappée. Elle se plaint aussi de gestes sexuels. Son frère lui recherche un autre hébergement. En vain.
Depuis un accident vasculaire cérébral qui lui a fait perdre l’usage de la parole et de ses jambes en 2021, Sylvie est accueillie au sein de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Notre-Dame-de-la-Salette à Sainte-Foy-lès-Lyon. Le 5 septembre, son frère Christophe a été alerté d’un incident grave concernant sa sœur.
L’agresseur souffre de troubles neuro-cognitifs
Vers 4 heures du matin, un pensionnaire de l’Ehpad s’est introduit dans la chambre de Sylvie et l’a rouée de coups. « Elle a été frappée au visage et a eu le genou fracassé », précise son frère en nous montrant les photos des traces d’hématomes bien visibles sur son corps. Plus grave : la sexagénaire a évoqué des attouchements sexuels. « Elle a été ferme sur l’agression sexuelle », souligne Maxence Pascal, l’avocat de la famille. « Sa couche était détachée et elle ne peut le faire seule. »
Une plainte a été déposée et un examen médical effectué mais les conclusions de l’expert n’ont pas été transmises, ni au conseil ni à l’Ehpad.
Contactée par Le Progrès, la directrice confirme l’agression physique mais pas sexuelle : « Une aide soignante a retrouvé au pied du lit de madame ce monsieur, assis. C’est un octogénaire qui souffre de troubles neuro-cognitifs ; et n’a plus de raisonnement ni de discernement mais peut avoir des phases d’agressivité tandis que cette dame a une très bonne compréhension. Elle était traumatisée et effrayée quand on l’a découverte. Ce qui est arrivé a beaucoup choqué nos équipe. C’est un évènement grave. »
Une cellule psychologique a été mise en place.
Les portes des chambres restent ouvertes la nuit et l’Ehpad essaie de limiter les contentions physiques ou chimiques. Mais ce résident logeait dans une autre aile dont l’accès est verrouillé. « Je me demande comment il a réussi à déjouer la porte de sécurité », s’interroge Maître Pascal.
Depuis de 5 Septembre, Christophe recherche un autre établissement si possible dans le même secteur, Sylvie refusant de retourner à Notre-Dame-de-la-Salette de peur de recroiser son agresseur. En vain.
« Ma sœur qui n’a rien demandé, va se retrouver à la rue ! », se plaint son frère, inquiet face aux portes qui se ferment.