Un homme de 34 ans est jugé à partir de ce lundi 6 novembre par la cour d’assises de l’Isère. Le Grenoblois est accusé de viols sur une ex-compagne et deux ex-compagnons. Il est également accusé d’avoir mutilé, tué ou violé des animaux.
Une semaine mouvementée
Rarement expertises psychiatriques et psy- chologiques auront été aussi négatives au sujet d’un accusé comparaissant devant la cour d’assises de l’Isère. Rarement pronostic aura été aussi mauvais que celui rendu par ces experts au sujet de l’homme de 34 ans qui prendra place ce lundi dans le box des accusés. Rarement juridiction criminelle aura eu, aussi, à entendre de faits d’une telle sordidité.
La semaine s’annonce en effet éprouvante pour les juges et jurés qui composeront la cour d’assises de l’Isère et auront à examiner les faits reprochés à cet homme et qui lui feront encourir la réclusion criminelle à perpétuité. Il est en effet accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec des chiens et un poney. D’avoir mutilé ou tué des rats et des chiens en les découpant, les ébouillantant, les éventrant ou en les décapitant. L’homme est également accusé d’avoir détenu des dizaines de milliers d’images ou vidéos pédopornographiques. Il est surtout accusé d’avoir violé son ex-compagne et deux de ses ex-compagnons. Et d’avoir contraint deux de ces trois personnes à subir des actes de nature sexuelle avec des chiens.
Au printemps 2020, une jeune femme s’était confiée à des responsables d’associations de protection des animaux. L’Iséroise avait expliqué aux bénévoles de ces différentes structures avoir été violée par son compagnon et avoir été témoin de sévices infligés à des chiens par cet homme. Un homme qui aurait violé des chiens avant de les tuer et aurait également mutilé des rats. La jeune femme avait alors évoqué la présence, lors de certaines de ces scènes, d’un ancien compagnon de l’homme mis en cause qui avait confié aux enquêteurs avoir été sous l’emprise de ce- lui avec qui il avait partagé quelques mois de sa vie en 2016. Au point d’accepter de subir des actes de nature sexuelle avec des chiens. L’enquête avait également permis d’identifier un autre des ex-compagnons de l’accusé qui avait, lui aussi, dénoncé des faits de viol.

Une vie émaillée d’hospitalisations dans des services de psychiatrie
La cour d’assises de l’Isère va ainsi se donner une semaine pour juger cet Isérois accusé de viols accompagnés de tortures ou d’actes de barbarie, viol par conjoint, agressions sexuelles accompagnées de tortures ou d’actes de barbarie, agressions sexuelles par conjoint, détention d’images pédopornographiques, sévices de nature sexuelle envers un animal domestique et sévices envers un animal domestique. « Son unique souci lors de ce procès, c’est de tout faire pour aider les victimes à se remettre des événements qu’elles ont vécus », annonce Me Maxence Pascal-Bernard-Perrier, l’avocat de l’accusé.
« Le procès va être particulièrement douloureux pour ma cliente qui va devoir revivre, en mots, tout ce qu’elle a subi. Si elle est de toute façon anéantie, l’enjeu de cette semaine à la cour d’assises sera au moins de tenter de comprendre comment ces actes sordides ont pu être rendus réels », affirme Me Alice Berthet, l’avocate de l’ancienne compagne de l’accusé qui avait révélé les faits.
Pour tenter de comprendre, les premiers jours du procès de l’homme déjà condamné en 2015 pour des sévices commis sur un animal domestique doivent être consacrés à l’examen de sa personnalité et de sa vie émaillée de plusieurs hospitalisations dans des services de psychiatrie. « Les expertises psychiatriques seront à n’en point douter la clé pour comprendre les actes gravissimes reprochés à l’accusé », estime Me Arnaud Levy-Soussan, l’avocat de l’un des deux anciens compagnons de l’accusé qui s’assiéra sur le banc des parties civiles aux côtés des avocats de plusieurs associations de défense des animaux, dont la SPA du Dauphiné. « Au-delà de la mission même de la SPA d’œuvrer pour la protection des animaux, l’association a, dans cette affaire, été témoin puisqu’elle a été saisie par une jeune femme pour dénoncer les faits qui sont aujourd’hui jugés », explique Me Pierre Donguy, l’avocat de l’association.
Le verdict est attendu vendredi 10 novembre 2023, au terme d’une semaine qui, selon Me Levy-Soussan, « s’annonce particulièrement éprouvante pour tous les protagonistes du dossier ».