Clap de fin pour le procès aux assises du Rhône du braquage, début 2021, d’une fonderie de métaux précieux à Limonest. Sept accusés comparaissaient depuis le 12 mars. Le verdict est tombé dans la soirée, mardi.
Après près de sept heures de délibération, le verdict est tombé mardi soir, aux assises du Rhône (Lyon 5 ). Sept accusés étaient jugés depuis le 12 mars, pour le braquage de la Saamp , une fonderie de Limonest, le 28 janvier 2021. Un employé avait été forcé à sortir 90 kilos de métaux précieux, alors que son fils et sa belle-fille étaient séquestrés. Deux accusés ont été acquittés, les autres écopent de 4 années de prison en partie assorties de sursis à 16 ans de réclusion criminelle, pour leur implication dans l’affaire, à divers degrés.
« L’ennemi public numéro 1 ? »
Mehdi Bellakehal, qui a uniquement reconnu à la barre avoir tenté de vendre de l’or à la demande d’un tiers, a été condamné à 16 ans de réclusion criminelle pour son « rôle central » dans l’affaire, dixit le président Antoine Molinar-Min. Il est reconnu coupable de séquestrations. L’un de ses conseils, M Pascal, avait insisté, plus tôt dans la journée, sur l’absence de « démonstration de son implication dans les séquestrations et actes préparatoires. »
« Est-ce qu’on juge l’ennemi public numéro 1 ? », s’était questionné M Cormier, selon qui « on a voulu lui faire porter un costume trop grand. Il a une drôle d’élocution, du mal à finir ses phrases, une voix qui part dans les aigus, dont aucune victime ne parle. » Kheirdine Jaouadi, déjà condamné pour braquage, qui a assumé à l’audience sa participation aux séquestrations, a été condamné à 13 ans de réclusion.
« La sécurité physique et la vie [des otages] n’ont jamais été en danger, avait estimé son avocat, M Dris. On était un mois après le décès de son père, peut-être que sa lucidité était altérée. Il est étranger à la préparation, a un rôle modeste dans l’action, a été trahi au moment du partage. »
« Une kalash qui ne servait à rien »
Moulay-Mehdi Ben Sassi, qui a reconnu dès sa garde à vue avoir pris part au coup le jour J, a écopé de 10 ans de réclusion. « Il est passé du tribunal pour enfants à la cour d’assises, ça n’est pas banal », avait pointé son conseil, M Pasta. Après une jeunesse dans les foyers, une blessure par balle à 14 ans dans un squat, il va, en 2020, « perdre sa société, son argent, son épouse. Dans la rue, l’appât du gain existe. Il avait une kalash factice, portée en bandoulière, qui ne servait à rien. »
Rayan Slimani, qui nie son implication, a été acquitté, malgré de « très forts soupçons sur sa participation personnelle », selon le président. L’un de ses avocats, M Colombani, avait raillé une enquête « un peu guignolesque », qui n’a pas refermé la porte d’autres jumeaux, révélés vendredi par la défense. « Ils se sont trompés d’un mois », dans les fadettes, pour dire que son téléphone était inactif lors des faits.
« Le 8 mars, il a été formellement reconnu lors d’une surveillance » en France, alors qu’il était en Espagne, avait souligné M Benech. Karim Aouadi, poursuivi pour association de malfaiteurs et jugé en son absence, a été condamné à quatre années de prison. Christophe Bony, suspecté de recel, a été acquitté, sans que la cour n’ait « décidé que ses déclarations étaient sincères et authentiques », a indiqué Antoine Molinar-Min.