Braquage à 26 millions d’euros : « Il manque des personnes dans le box »

Source
Le Progrès

Date
30 Mars 2023

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La plus grande partie du butin de l’attaque du fourgon de transports de fonds suisse en 2018 n’a jamais été retrouvée. De même que les auteurs n’ont pas tous été identifiés. La deuxième journée du procès du braquage de Chavornay a été consacrée aux enquêteurs.

Maître Maxence Pascal, un des deux avocats du convoyeur accusé de complicité.  Photo Progrès /Norbert GRISAY

Une malle contenant 2,5 millions francs suisses (1) enterrée dans un garage à Trévoux, un carton bourré de billets déposé sous des feuilles dans les bois, deux autres mystérieuses malles cachées dans un cabanon dans l’est lyonnais, des faux plombiers qui enlèvent la fille d’un convoyeur et l’enferment dans une poubelle, des dénonciations en pagaille et surtout un butin de 25 millions de francs suisses… L’attaque du fourgon de transports de fonds suisse le 8 février 2018 à Chavornay, dans la région de Lausanne, pourrait inspirer les scénaristes.

Un coup préparé pendant dix-sept mois

D’autant que le gros du magot n’a jamais été retrouvé. Vu de Suisse, ce  » brigandage « , comme on nomme là-bas les vols à main armée, est unique.  » À ma connaissance, c’est, chez nous, le seul braquage du genre avec séquestration « , a déclaré ce jeudi, au deuxième jour du procès devant la cour d’assises du Rhône, un inspecteur suisse spécialisé dans cette pratique qui attire les voyous lyonnais sur les rivages du Léman.

Deux équipes, une suisse et une lyonnaise, préparaient depuis des mois l’attaque. Les policiers ont travaillé sur  » des réunions conspiratives  » se tenant à Genève chez un dénommé Can Sakar. L’opération de Chavornay a été mûrement réfléchie.  » Je ne connais pas beaucoup de braqueurs qui préparent leur coup pendant 17 mois « , a ajouté le même inspecteur du canton de Vaud.

 » La figure du banditisme lyonnais « 

Pour lui et son collègue de Lausanne, pas de doute : c’est un des deux convoyeurs qui a eu l’idée de faire dévaliser son fourgon. Dans leur ligne de mire : Yusuf Koc, un des trois hommes sur le banc des accusés.  » C’est le seul qui a pu fournir des informations sur les tournées et son collègue dont la fille a été prise en otage « , soulignent-ils. Les avocats de Yusuf Koc ripostent :  » Les autres transporteurs de l’entreprise pouvaient avoir les mêmes renseignements mais vous vous êtes concentrés uniquement sur lui parce qu’il a fait l’objet d’une dénonciation ! « .

Des courriers et appels anonymes, les enquêteurs de la PJ de Lyon en ont reçu beaucoup. Les balances ont-elles voulu se venger de ne pas avoir touché leur part du butin ? C’est ce qu’ils pensent. Jeudi, le chef de groupe à la BRB (brigade de répression du banditisme) a détaillé avec précision les investigations qui les ont menés sur la piste de  » la figure du banditisme lyonnais « , Mehdi Avenel, le grand absent du procès.

Malgré les efforts des policiers français et suisses, les membres de la bande n’ont pas tous été identifiés.  » Il fallait beaucoup de main-d’œuvre pour cette attaque, a lâché le capitaine de la PJ. Et une chose est certaine, a-t-il ajouté, il manque des personnes dans le box « .

Pourquoi la défense a demandé le renvoi du procès

Au lendemain de l’annonce de l’arrestation en Tunisie de Mehdi Avenel, le cerveau présumé du braquage, les avocats de la défense ont demandé collectivement jeudi, à l’ouverture des débats, le renvoi du procès. Mercredi encore, ils croyaient que le cinquième accusé était toujours en cavale et ignoraient qu’il avait été condamné en Tunisie en décembre.  » Mehdi Avenel n’a jamais été entendu dans cette procédure ! On ne peut pas faire l’économie de son témoignage « , a lancé Sylvain Cormier.  » C’est le personnage essentiel de ce dossier, a renchéri Florence Vincent. Il peut tout à fait être entendu par un juge français. « 

 » On est en train de juger un homme dont on ne savait pas qu’il était localisable ! « , ont protesté Julien Charle et Maxence Pascal, s’alignant sur les positions de leurs confrères. L’avocate de la partie civile s’est opposée à cette demande, de même que l’avocat général.  » Ce qui est jugeable doit être jugé ! « , a asséné Éric Mazaud craignant un report de plusieurs mois voire de plusieurs années. La cour prendra sa décision ultérieurement.

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Case palais : 2691